Le concept dâorganisation apprenante est une pierre angulaire du dĂ©veloppement de lâentreprise de demain.
Mais alors, quâest-ce que rĂ©ellement lâorganisation apprenante ? Câest ce que nous allons dĂ©couvrir avec cet article : lâorganisation apprenante, du concept au plan dâaction.
Un reportage BFM business illustrera une partie déterminante de cet article : pourquoi la conduite du changement est indispensable pour construire un écosystÚme apprennant.
Pendant longtemps les entreprises devaient nĂ©cessairement devenir de grands monstres de l'entreprenariat, stables et inamovibles afin de pĂ©renniser leur activitĂ©. Leur stabilitĂ© ne se traduisait que dans une offre infaillible ou alors autour dâun produit dâexception.
Dans ces temps, les tendances de marché étaient stables et il était aisé de rester opaque à tout changement.
NĂ©anmoins, aujourdâhui le constat est diffĂ©rent. Suite Ă lâaccĂ©lĂ©ration des Ă©changes et lâaugmentation du volume dâinformations, notre environnement a changĂ©. Nous Ă©voluons dans un monde qui est dit VUCA :
Lâexistence de ce monde se rĂ©percute sur plusieurs aspects :
Et au final, câest aux entreprises et aux organisations de changer, dâĂ©voluer et de sâadapter Ă ce nouvel environnement.
Pour survivre et pour grandir aujourdâhui, les organisations ont besoin de se transformer pour rĂ©ussir Ă sâadapter toujours plus rapidement et efficacement aux fluctuations du marchĂ©. Cette transformation doit sâarticuler autour dâune recherche incessante dâadaptabilitĂ©, dâagilitĂ© et dâinnovation.
NĂ©anmoins, si aujourdâhui les entreprises ont des difficultĂ©s Ă mener cette conduite du changement, câest parce que plusieurs freins, institutionnels et comportementaux, empĂȘchent leur transformation. Câest pourquoi il est nĂ©cessaire de les identifier et de les lever un Ă un, pour rĂ©ussir Ă instaurer une vĂ©ritable organisation apprenante.
Aujourdâhui, dans la plupart des organisations est organisĂ©e de maniĂšre top down. Câest-Ă -dire que seul un petit comitĂ© exĂ©cutif (le top) est en mesure de prendre de grandes dĂ©cisions affectant le comportement du reste des collaborateurs (le down). Câest un mouvement descendant.
Toutefois, la plupart du temps, les membres du COMEX sont souvent Ă©loignĂ©s de part leur fonction, du terrain, ou ne sây rendent que trĂšs peu. Cette initiative du changement se trouvant dans les mains des personnes les plus Ă©loignĂ©es du terrain, ces derniers peuvent parfois prendre des dĂ©cisions pour lâorganisation, inadaptĂ©es Ă la rĂ©alitĂ©.
Pour augmenter son adaptabilitĂ©, son agilitĂ© et sa capacitĂ© Ă innover, une organisation est tenue dâopĂ©rer des changements. Mais pour ĂȘtre efficace, celle-ci doit embarquer tout son effectif dans cette culture de lâinnovation. Pour ce faire elle doit rĂ©ussir Ă provoquer des changements au niveau des individus dans leur rapport entre eux, mais aussi dans leurs rapports Ă lâorganisation.
Lâobjectif est de passer dâune organisation menĂ©e, dirigĂ©e et aiguillĂ©e par des directeurs de dĂ©partement, Ă une organisation emmenĂ©e et conduite par lâensemble de ses effectifs. CrĂ©er un environnement dans lequel chacun est capable dâamĂ©liorer en continu ses performances dans le but de les mettre au service de son Ă©quipe et a fortiori de lâorganisation.
Permettre Ă chacun des collaborateurs de devenir un rouage essentiel Ă lâensemble de lâorganisation dans une recherche permanente dâinterdĂ©pendance des collaborateurs et des services, il faut mettre en place plusieurs objectifs.
La responsabilisation des collaborateurs passe par un changement de modĂšle managĂ©rial. Il sâagit de permettre aux collaborateurs de se dĂ©marquer en leur dĂ©lĂ©guant les tĂąches quâils sont en mesure de rĂ©aliser. De cette maniĂšre, les individus se sentiront davantage concernĂ©s par leur activitĂ©. De plus, en Ă©tant investi de tĂąche Ă plus grande responsabilitĂ©, ils auront la sensation rĂ©elle d'avoir un impact positif sur lâensemble de lâactivitĂ©.
Cette sensation est essentielle, elle permet de limiter le turn over dans une entreprise ou le collaborateur va se sentir valorisĂ©. En effet, avec la recrudescence de la concurrence, le dĂ©fi ne se limite pas Ă capter lâaudience et la clientĂšle. Cela inclut aussi inĂ©vitablement une lutte pour retenir les talents au sein de son organisation. Ainsi cette notion de rĂ©tention des nouveaux arrivants est primordiale dans la conception dâune organisation apprenante, en ce quâelle est la preuve dâune organisation fluide.
De la mĂȘme maniĂšre, un collaborateur qui apprend au sein dâune organisation aura tendance Ă rester loyal envers cette derniĂšre.
La responsabilisation des collaborateurs passe aussi par la construction dâune organisation qui valorise la personne capable de prendre des dĂ©cisions. Dans la rĂ©alisation de leurs tĂąches de terrain, certains collaborateurs devront ĂȘtre encouragĂ©s Ă faire face aux imprĂ©vus en innovant, en sortant du cadre et en trouvant des solutions novatrices/originales par eux-mĂȘmes.
Pour accompagner, guider et contrĂŽler ces prises dâinitiatives, mais aussi pour que toute lâorganisation se retrouve dans un processus dâamĂ©lioration continue, il est indispensable de crĂ©er une rĂ©elle culture du feedback.
Se remettre en question, faire des feedbacks, recevoir des feedbacks, toujours trouver des axes dâamĂ©lioration pour toujours continuer Ă se diriger vers lâinnovation, faire remonter les bonnes pratiques et amĂ©liorer la communication au sein de lâentreprise. Câest exactement ce en quoi cette culture est indispensable afin de pouvoir toujours rester dans cette quĂȘte dâagilitĂ©.
Si aujourdâhui, des organisations tech comme Google ou AirBnb Ă©crasent leurs secteurs dâactivitĂ©, câest aussi parce quâils ont Ă©tĂ© capables de crĂ©er une vĂ©ritable culture dâentreprises, tournant autour de valeurs qui leur ressemblaient et qui ressemblent Ă leurs collaborateurs.
La culture dâentreprise câest lâensemble des valeurs, des process, des langages et des usages colportĂ©s au sein dâune organisation. Cette culture dâentreprise, lorsquâelle est bien en place, permet de crĂ©er une cohĂ©sion et un sentiment dâappartenance Ă une communautĂ© de travail. Le cheminement du collaborateur est le suivant :
âPlus je me sens proche dâune communautĂ© et plus je comprends les codes, plus je suis Ă lâaise au sein de mon environnement et plus je le maĂźtrise, plus je mây sens confortable et plus jây suis performant et capable de mâamĂ©liorer.â
Câest de cette exacte maniĂšre que certains employĂ©s de Google ne se sentent mĂȘme pas travailler alors mĂȘme quâils sont sur leur lieu de travail, et quâils affichent une productivitĂ© au-dessus de la moyenne, quâils font plus dâheures que la moyenne et quâils ont un taux dâabsentĂ©isme quasiment nul.
Ici encore, la notion de turn-over trouve tout son intĂ©rĂȘt : moins il y a de dĂ©part, plus il y a des ambassadeurs de mes valeurs au sein de mon organisation et au mieux ma culture dâentreprise est homogĂšne, diffusĂ©e et stable.
Vous lâaurez bien remarquĂ©, la pierre angulaire nĂ©cessaire Ă la crĂ©ation de cette organisation apprenante, câest le partage de bonne pratique. Les bonnes pratiques changent le comportement des collaborateurs. Et ce sont tous ces changements comportementaux individuels mis bout Ă bout, qui permettent de crĂ©er un environnement sain, parĂ© pour le changement, sâadaptant rapidement aux tendances de marchĂ© et en constante Ă©volution. Ă toute Ă©preuve : lâorganisation apprenante
Par ce processus, on est capable dâinitier un changement de type boom up plus agile et plus proactif, contrairement Ă la top down plus stable et plus rĂ©actif.
Maintenant que la thĂ©orie est claire, la question reste de savoir comment implĂ©menter ce changement ou encore comment partager ces bonnes pratiques et sâassurer de leur mise en place sur le terrain ?
Le comment nâest pas clair. Cependant les axes de travail, quelles que soient les mĂ©thodes, sont centrĂ©s autour des mĂȘmes acteurs. Pour engendrer la transformation de votre organisation il va vous falloir initier le changement au niveau de lâindividu, du groupe et de lâorganisation : ce sont les trois stades de change management.
Alexia Borg, journaliste de BFM business, a demandé à des experts, l'importance de la tech dans la conduite du changement, découvrez la vidéo.
Le concept dâorganisation apprenante repose sur le principe de changement de tous les rouages de lâorganisation afin que chacun dâentre eux soit en mesure de pouvoir faire la diffĂ©rence. Pour que votre organisation puisse fonctionner de maniĂšre optimale, agile et pour quâelle devienne stimulĂ©e par le changement, il est primordial dâembarquer les individus la composant.
Lâindividu dans lâorganisation apprenante doit pouvoir dĂ©velopper et mettre en pratique de maniĂšre quotidienne certaines compĂ©tences, certains automatismes indispensables.
Lâaudace, la capacitĂ© Ă faire et recevoir des feedbacks, la capacitĂ© Ă faire remonter les problĂšmes, se donner le droit Ă lâerreur, favoriser la prise dâinitiative, vaincre la peur de lâĂ©chec⊠Tous ces automatismes comportementaux mis bout Ă bout permettent de crĂ©er une rĂ©elle culture dâentreprise favorisant la crĂ©ation dâune organisation apprenante.
Il faut aussi permettre Ă lâindividu de sâinstruire seul, de pratiquer du self learning afin quâil devienne acteur de son dĂ©veloppement personnel et professionnel. Ce self learning peut-ĂȘtre favorisĂ© par lâutilisation dâoutils. Il est aussi possible dâaller chercher des connaissances en dehors du cadre de lâentreprise, en Ă©changeant avec des mentors experts sur un sujet. Les buts sont multiples :
Tous ces changements comportementaux, tous ces soft-skills plus que dâĂȘtre des compĂ©tences, doivent devenir des automatismes. Et pour cela, il est nĂ©cessaire de pratiquer, dâexpĂ©rimenter et de mettre en place des actions rĂ©guliĂšres pour favoriser ce changement.
Comment ? En 3 points :
NĂ©anmoins, changer le comportement dâun individu relĂšve aujourdâhui dâune rĂ©elle expertise. Pourquoi ? Parce que si lâĂȘtre humain est rĂ©fractaire au changement câest Ă cause des nombreux biais cognitifs qui le cantonnent Ă ses habitudes.
Chez Microdoing, nous avons concentrĂ© nos efforts et dĂ©veloppĂ© notre expertise sur comment permettre le passage Ă lâaction des individus. Tous nos dispositifs sont pensĂ©s pour initier le changement de maniĂšre immĂ©diate et sur le long terme chez les collaborateurs afin de leur permettre de dĂ©velopper tout leur potentiel au sein de votre organisation.
Pour permettre Ă un individu de changer, il est nĂ©cessaire dâembarquer tout un groupe d'individus. LâĂȘtre humain une fois dans un groupe est nĂ©cessairement impactĂ© par le groupe qui lâentoure : câest le mimĂ©tisme comportemental.
Ainsi un individu qui suit une formation individuelle sur la prise dâinitiative aura du mal Ă perpĂ©tuer son effort de changement sâil est au sein dâun groupe qui ne favorise pas la prise dâinitiative et qui ne partage pas cet effort. Comme un mime, lâindividu va reproduire les comportements des personnes qui lâentourent, et lorsquâil essayera de changer, si son environnement ne lâaccompagne pas, il finira par de nouveau sâaligner avec son environnement.
Câest la raison pour laquelle le principe dâeffort de groupe est une notion fondamentale dans le changement comportemental des individus et donc dans la mise en place dâune organisation apprenante. En embarquant un grand effectif dans une politique de changement, lâĂ©mulation crĂ©Ă©e par les interactions, le partage de pratiques positives et les efforts des uns et des autres, va permettre de crĂ©er un environnement propice au changement des habitudes sur le plus long terme.
Câest en crĂ©ant de nouvelles habitudes, de nouvelles pratiques, de nouveaux process et de nouvelles actions, de maniĂšre simultanĂ©e, et sur un large effectif, que lâon peut favoriser la diffusion dâune culture dâentreprise.
Enfin, le dernier niveau sur lequel repose la mise en place dâune organisation apprenante, câest lâorganisation.
Si la transformation repose autant sur les individus afin de crĂ©er un changement au niveau des groupes et de lâorganisation tout entiĂšre, il ne faut pas oublier que la structure en elle-mĂȘme est dans lâobligation dâĂ©voluer.
Comme prĂ©cĂ©demment dit, si un Ă©lĂ©ment tente dâĂ©voluer mais que cet Ă©lĂ©ment nâest pas suivi par le reste de son groupe et de son environnement, alors il ne pourra pas parachever son Ă©volution. De la mĂȘme maniĂšre, lâorganisation doit ĂȘtre prĂȘte Ă accueillir le changement, si cette derniĂšre veut pouvoir profiter de ses effets.
Ainsi la direction doit accepter ce changement de paradigme : le passage dâune approche top-down â du haut vers le bas â Ă une approche bottom-up â du bas vers le haut.
Ce changement de paradigme va se traduire par lâautorisation des nouveaux comportements par la direction. Il faut que lâentreprise accepte la libĂ©ration des idĂ©es, encourage ou rĂ©compense la prise dâinitiative. Il est question de rĂ©ellement rĂ©inventer lâorganisation. Laisser de la place Ă lâownership, Ă lâexpression des collaborateurs, Ă leurs prises de parole et de dĂ©cision, etcâŠ
Câest aux managers de faire ressentir ce changement, car ils agiront en rĂ©els ambassadeurs de la nouvelle impulsion de la direction, en prĂŽnant un management participatif et responsabilisant. En restant Ă lâĂ©coute des collaborateurs, en leur permettant de faire remonter les informations le plus efficacement possible.
Il nâexiste pas de solution unique ou miracle permettant de faire de votre organisation une organisation apprenante. Pour ce faire, il faut pouvoir dĂ©cortiquer chacun des aspects de lâorganisation et rĂ©flĂ©chir sur quels leviers, quelles solutions sont les plus efficaces pour votre entreprise. Externaliser cette rĂ©flexion en se faisant accompagner par des cabinets spĂ©cialisĂ©s dans la rĂ©solution de cette problĂ©matique de transition et de transformation est une issue trĂšs encouragĂ©e.
Mais in fine, la question de lâorganisation apprenante est si vaste et si centrale, que le travail en interne reste un levier trĂšs puissant pour dĂ©bloquer des situations. Faire travailler les dĂ©partements RH et formation non pas en autonomie, mais les mettre en relation et au service des mĂ©tiers de lâentreprise sâavĂšre indispensable. Il est aussi vital que ces services travaillent en Ă©troite collaboration avec le cabinet de direction et que les mĂ©tiers de lâentreprise se responsabilisent et quâils sâengagent dans lâorchestration de leur apprentissage.
Lâorganisation apprenante est un projet dâentreprise qui a pour but de rendre lâentreprise agile, capable de sâadapter Ă nâimporte quel alĂ©a du marchĂ©, de lui permettre dâapprendre de ses erreurs, de valoriser les Ă©checs pour les transformer en apprentissage, de diffuser ces apprentissages Ă lâensemble des individus qui composent lâorganisation.
Ce concept novateur et son implĂ©mentation seront des leviers essentiels pour permettre la pĂ©rennitĂ© des entreprises qui feront lâeffort de la mettre en place.
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